mercredi 20 juin 2012

Iles de Bohol et Cebu, Philippines - Réveil des tarsiers et danse avec les requins

Op la op. Pour nous rendre sur l'île de Bohol depuis Palawan, nous avons pris ce lundi 11 juin : un tricycle, un avion, un taxi, un bateau, un bus puis un dernier tricycle. Il nous manque que le train, mais on a une excuse, il n'y en a pas aux Philippines ! Une journée "marathon transport" qui s'est très bien passée. Nous posons nos valises (ou plutôt nos sacs à dos) à Tagbilaran, une ville complètement engorgée de tricycles et dans laquelle il n'y a pas un seul feu rouge pour réguler la circulation. Aux carrefours, c'est donc la loi du plus fort. Les piétons cèdent la place aux tricycles qui eux mêmes cèdent la places aux camions. Un joyeux chaos en somme. Nous louons rapidement un scooter pour rendre visite aux tarsiers. Une réserve a été construite pour protéger ce primate en voie de disparition. 

Petit primate en 6 lettres
 
Un espace d'un hectare dans lequel vive une dizaine de tarsiers a été ouvert au public pour pouvoir l'observer. L'animal est minuscule (10 à 15 centimètres sans la queue), il est capable de tourner sa tête à presque 360° (genre exorciste), faire des bonds de 5 mètres et la taille de ses yeux est complètement disproportionnée par rapport au reste du corps. Grâce au repérage préalable de la guide, nous avons pu en voir 3. Il est en effet presque impossible de le repérer : le tarsier ne bouge presque pas (sauf pour chasser la nuit), vit dans un arbre et est craintif (au moindre bruit, il prend la poudre d'escampette). Ceux que l'on a vus sont habitués à l'homme... 

Depuis Tagbilaran, il est également facile de se rendre sur l'île de Panglao, celle-ci est reliée par un pont. Malgré une crevaison (70 centimes d'euros la réparation, soit moins cher qu'en Thaïlande, pas vrai Ghislain ? ;-), nous allons à la plage d'Alona. 

Alona Beach
 
La plage se résume à une suite d'hôtels pour touristes amateurs de plongée. Nicolas en profite pour lire le « Daily Cebu News » sur la plage. En plus de l'actualité locale (un typhon frappe l'île de Mindanao en ce moment et un bateau de passagers a coulé près d'El Nido), une page entière du journal est consacrée (comme tous les jours) à des excuses publiques. Les excuses semblent toujours du même ordre : une personne dévie du courant depuis une ligne électrique pour son usage personnel, se fait attraper et doit s'excuser pour l'avoir volé...

Lucia a volé, Lucia s’excuse
L'île de Bohol est également connue pour ses collines de chocolat. Que les amateurs de cabosses se détendent (Aurélia es-tu là?), ils s'agit en fait d'une successions de collines (1 268) qui prennent une couleur « chocolat » lorsque la végétation brunit à la saison sèche. 

Chocolate Hills

Une vie de zébu
Non loin de là, nous en profitons pour nous rendre à l'Eco Adventure Park. Le parc est situé  tout de même à 50 km de Tagbilaran. Les visiteurs sont donc assez rares : 7 à 16h le jour de notre passage. Les employés ont l'air de s'ennuyer...Accrochés à plusieurs câbles, nous nous lançons sur la tyrolienne après avoir assailli le personnel de questions : vous êtes sûr que le câble va tenir si nous sommes deux en même temps ? A quoi sert-il de porter un casque si on fait une chute à 300 mètres de hauteur ? Le personnel se veut rassurant...



Superman et Wonder Woman
Depuis Tagbilaran, nous prenons un bateau puis un bus en direction Oslob sur l'île de Cébu. Des philippins ont découvert au large de ce village des requins-baleines en octobre 2011. Pour les faire rester (et stopper leur migration), les villageois les nourrissent. Depuis, des touristes viennent tous les jours pour les observer et/ou nager avec elles. Autant vous dire qu'au début, c'était du n'importe quoi. Le ticket pour nager avec le gros poisson était à 6€. Depuis avril 2012, les choses ont un peu changées : un site internet a été créé, le prix pour participer à augmenter et quelques consignes sont données avant la baignade (ne pas chevaucher le requin, ne pas lui faire barrage , ne pas prendre de photo avec flash). Bon, avouons le, cela reste tout de même assez folklorique. Armés de masque et tuba, nous embarquons sur une bangka pour aller à leur rencontre. Et puis plouf. Le spectacle est grandiose et impressionnant. On ne pèse pas lourd à côté du poisson géant. Axelle a même pu en toucher un. Il faut dire qu'un pêcheur avait lancé une crevette à côté d'elle pour le nourrir (le requin pas Axelle). 

A la recherche de la crevette perdue

Nicolas, Axelle et le requin-baleine
Une petite illustration Wikipédia
 
La suite sur l'île de …....Négros

Et pour finir, une petite devinette.
Question : Comment sait-on que l'on a passé trop de temps en Asie ?
Réponse : En image ci-dessous

Une petite chanson ?
PS : la vidéo "Mariage à Sagada" (qui vaut le coup d’œil et qui ne semblait pas fonctionner) a été (re)mise en ligne. Rendez-vous sur l'article "Nord Luzon, Philippines - Cercueils, rizières et surfeurs"

dimanche 10 juin 2012

Palawan, Philippines – Un tour dans les îles de l'archipel et un aller à la case prison (sans toucher les 20 000 pesos)


Après l'île de Luzon, nous mettons les voiles (ou plutôt les ailes de l'avion) en direction de Palawan. Les Philippines sont constituées de plus de 7 000 îles. Celle de Palawan mesure plus de 650 km de long pour 40 de large. Arrivés à Puerto Princessa (la capitale régionale) nous filons vers le nord, à El Nido, petite ville prise en étau entre de hautes falaises karstiques. Après 7 heures passées dans un bus à sauter au milieu des poules et avec des philippins perchés sur le toit (on commence à être habitués), nous arrivons enfin à ce qui semble être le "bout du monde". La ville sert de point de départ pour visiter l'archipel de Bacuit. A bord d'une bangka, nous partons explorer les îles aux alentours pour une journée. 

Des bangkas dans la baie
Le spectacle qui s'offre à nous est splendide. Impossible de compter toutes ces plages de sables fins, ces lagons à l'eau cristalline où des poissons multicolores foisonnent. Il y a un air de Baie d'Along (le soleil en plus) et de Koh Phi Phi dans ce paysage. Pas étonnant qu'une saison de Koh Lanta (encore elle) ait été tournée ici...

Ça tombe à pic
L'archipel
La plage à "Helicopter Island"
Après notre virée en mer, c'est à scooter-cross que nous arpentons le nord de l'île : des rizières, des villages de pêcheurs, des plages encore sauvages et des palmiers à perte de vue. On se sent vraiment seuls sur la route (une piste boueuse dans les faits). Mieux vaut ne pas crever en chemin...

On the piste again


Mieux que le bus...
De retour à Puerto Princessa, nous retrouvons la civilisation et l’électricité 24h sur 24. Pas grand chose à faire ici, une fois la cathédrale visitée. Pour s'occuper, nous allons rendre visite aux Daltons. Il existe près de Puerto Princessa un centre de rétention assez particulier : une ferme pénitentiaire. Après avoir passé le panneau « bienvenue en prison » et sans aucune formalité, nous nous baladons au milieu des 3 principaux quartiers : le quartier sécurité minimale, sécurité moyenne et maximale. Il est possible d'identifier les détenus en fonction de la couleur de leur T-shirt : vert pour le gentil voleur de poules et rouge pour le super méchant (mieux vaut ne pas savoir ce qu'il a fait...). 

Et le verre de bienvenue, il est où ?
Quartier sécurité minimale
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le lieu est plutôt agréable. Autour des bâtiments, il y a des rizières où travaillent les détenus, des terrains de tennis et de basket, une jolie église et des étangs pour pêcher. Nous avons pu échanger quelques mots avec des détenus (T-shirt vert) se promenant et avons vu de loin les autres (T-shirts rouge) derrière des barreaux. Bref, ce n'est pas Fleury-Mérogis... 

Le détenu du mois

samedi 2 juin 2012

Nord Luzon, Philippines – Cercueils, rizières et surfeurs


Nous atterrissons à Clarck, à 100 km au nord de Manille, et descendons de l'avion directement sur la piste comme il se doit. 

Welcome to Philippines
Un peu fatigués par le voyage (surtout par la nuit précédente passée à l'aéroport), nous filons en direction de Baguio, la porte d'entrée de la cordillère. Même si nous sommes toujours en Asie, nous avons l'impression d'avoir changé de continent. L'influence espagnole (le pays a été colonisé pendant 3 siècles) puis américaine y sont pour beaucoup. Mais rassurons-nous, ici aussi ils mangent du riz matin, midi et soir. Baguio est une grande ville embouteillée. 
 
Patience, patience...

Avant de se rendre dans des lieux plus reculés, nous nous arrêtons au musée de l'université Saint Louis. Un universitaire nous fait découvrir la culture et les croyances des habitants de la montagne. Axelle en profitera même pour s'initier à la musique locale. La nouvelle star est-elle née ?

Le Girls Band
Et c'est parti pour 6h de bus (100km) pour rejoindre Sagada. La ville est petite et pleine de charme. En plus il y fait frais ! Un endroit idéal pour se promener et découvrir les fameux « cercueils suspendus ». De ce que nous avons compris, les montagnards préfèrent ne pas enterrer leurs morts pour préserver l'esprit du défunt. Ce luxe est néanmoins réservé aux plus riches. Les places sont chères au soleil...Pour les visiteurs, c'est l'occasion de voir des cercueils accrochés aux flancs des montagnes et des grottes funéraires. 

Des cercueils suspendus
Nous profitons également de notre passage à Sagada pour faire de la « spéléologie » à la mode philippine. Ici on ne s'ennuie ni avec les assurances ni avec les conditions de sécurité : on part en tongs et Incha'Allah!. Pendant 2 heures dans la grotte (non funéraire) de l'eau jusqu'à la taille, des chauves souris au dessus de nos têtes et des descentes à la corde, nous avons suivi notre guide muni d'une lampe à pétrole pour éclairer 6 personnes. Heureusement que nous avions pensé à prendre nos lampes frontales car le chemin n'était pas commode! Nous en sommes ressortis trempés jusqu'aux os mais très contents de notre petite excursion dans les ténèbres.

Apprentie spéléo
Le samedi, c'était jour de fête : 2 mariages à l'horizon. Arrivés à 8h30 à l'église où tout le village était convié (même le chien), nous avons manqué la cérémonie (à 7h00 du matin tout de même) mais pas l'office. 

Une messe...en anglais
A midi, la fête battait son plein : buffet à volonté (même pour les touristes), danse et musique traditionnelles. Nous avons même pu féliciter les deux jeunes tourtereaux. 

Vive la mariée


Pour changer, une petite vidéo

Nos pas nous dirigent vers Batad, hameau perdu au milieu des rizières. Pour nous y rendre nous prenons un premier jeepney (étrange croisement entre un jeep et un bus) qui nous arrête à Bontoc.

Axelle devant un Jeepney
A 9h à Bontoc, on nous explique que le jeepney de 11h pour Batad est déjà parti... Pas d'horaire fixe ici. Le 4x4 aménagé part quand il est plein...Nous attendons donc le suivant (pendant 2h) et profitons de ce laps de temps pour retirer des pesos (les distributeurs automatiques sont rares dans le nord) et faire un tour au marché où nous croisons des femmes avec des colonnes vertébrales de serpent dans les cheveux en guise de serre-tête.

Le jeepney pour Batad nous arrête dans les faits à un croisement : aucun véhicule ne peut y accéder. Nous marchons donc pendant une heure et arrivons dans cet havre de paix entouré de rizières en terrasse. Le lieu est fascinant et mérite haut la main son classement au patrimoine mondial de l'Unesco. Pour nous, c'est également le plus bel endroit que l'on ait vu depuis le début de notre voyage. 

Batad
Les rizières ont été construites il y a plus de 2000 ans par les Ifuagos et rien ne semble avoir changé depuis. C'est parti pour une randonnée de 3 jours à travers les rizières : Rambo sera notre guide. Nous croisons des bubols (sculptures de bois, gardiens du riz), des petits chasseurs de libellules, des paysans au travail et Carmen chez qui nous dormons et qui tuera une poule pour notre dîner. C'est un véritable voyage dans le temps. Admirable. 

Rambo et sa fine équipe
Un bubol

Petits chasseurs de libellules
Carmen et sa poule (bientôt morte)
Avant de partir en direction de l'île de Palawan, nous nous arrêtons à San Fernando La Union, une ville surtout connue pour ses plages où l'on peut surfer. Adieu fraîcheur de la montagne, bonjour chaleur suffocante. La mer est là, mais celle-ci est infestée de méduses. Quelques brûlures nous font regretter notre baignade...mais ceci ne semble pas arrêter les surfeurs. L'appel de la vague est plus fort que tout ici. 

Surfeur sachant surfer

Sur la plage